L'amitié

    « L’amitié ne rend pas le malheur plus léger, mais en se faisant présence et dévouement, elle permet d’en partager le poids, et ouvre les portes de l’apaisement. » Tahar Ben Jelloun (extrait de l’Eloge de l’amitié)

Elle a répondu à ma demande de thème avec le mot « amitié », telle la porte qu’elle m’a ouverte il y a maintenant huit ans…

L’amitié c’est le fait d’être comprit, sollicité et aussi et avant tout être apprécié pour nous même sans jugement ni mépris.

L’amitié c’est alors cette relation qui s’est construite entre nous avec ces instants de perplexités, ces moments complices, ces disputes qui n’avaient pour but que de renforcer nos liens, ces mots qui ne font aucun bruit car ils n’ont pas besoin d’être dit, un seul regard est comme un livre ouvert.

Elle est celle à qui j’ai remis ma vie entre ses mains, celle qui a su l’attraper et ainsi me guider. Je crois bien qu’au fond l’amitié s’est instauré dès que j’ai ouvert cette porte et que si je suis venue à elle c’est que je me sentais en confiance, que j’avais comprit qu’elle n’était pas une infirmière comme les autres mais une amie pour la vie.

Je l’avais longuement observé la première fois que je l’ai vue, elle se présentait à nous -toutes les jeunes internes- et alors sa voix m’a interpellée et je me suis mise à la regardée ne parvenant plus à décrocher mon regard. Qui était-elle, pourquoi d’un coup je me sentais plus en sécurité alors que j’ignorais même sa fonction, qu’elle ne me connaissait pas et moi non plus. Elle nous proposait son écoute mais je savais pertinemment que je n’aurai jamais eu le courage de prendre l’initiative de gravir les six étages qui nous séparaient de ma propre volonté même si quelque chose, que j’ignorais encore jusque là, m’interpellait beaucoup.

C’est par une « convocation » que notre seconde rencontre à eu lieu. Il m’a suffit d’ouvrir la porte pour qu’elle lise en moi tous les maux que je cachais. Pourquoi cette lucidité si soudaine lui parvenait-elle, pourquoi ai-je accepté de répondre à ces interrogations avec autant de franchise, ceux sont des questions auxquelles je ne trouverai sûrement aucune réponse mais c’est ce qui a fait d’elle, une AMIE.

Il y a d’abord eu la retenue de part sa fonction mais ces barrières ne semblaient pas altérer la complicité qui s’immisçait entre nous. On dit tout à une amie alors qu’on ne dit que « l’essentiel » à une infirmière, c’est sûrement ce qui a fait la différence. Cette absence de jugement, de regard qui change au fil des maux. NON. Elle est toujours restée là, occultant parfois son bureau pour me prendre dans ses bras, me donnant alors la chaleur nécessaire pour continuer ma route. Son regard n’a jamais dévié, au contraire, elle n’a en aucun cas baissé les yeux malgré les faits évoqués, mais à maitrisés mon regard pour qu’il ne se perde plus. Elle fut la seule à trouver les mots pour me faire réagir… elle est d’ailleurs la seule aujourd’hui à savoir qui je suis vraiment et ce sans même que je lui parle.

Elle devine mes pensées et je n’ai même plus besoin d’écrire pour qu’elle comprenne, la preuve en est qu’en déposant quelques points elle a lu mes mots… mots qui n’existe qu’entre elle et moi… les mots d’une amitié réelle et sincère, une magie inexplicable qui en fait toute sa beauté.

L’amitié c’est la possibilité d’être sincère, d’arrêter de se cacher, chose que nous faisons continuellement car la vie nous l’impose. C’est aussi pouvoir appelé à n’importe qu’elle heure pour dire « tout vas bien » et que l’autre vous réconforte car elle sait déjà ce qu’il se passe.

« Dans la vie, la plus grande des richesses ce sont les bras ouverts d’une amie à tout moment, remplis de chaleur, d’amour et de réconfort pour nous épauler sans dire mots lors de maux …. » Vanina !